Le moment le plus propice pour s’améliorer reste la fameuse séance d’instrument, que les professeurs dont moi-même, rêverions qu’elle soit quotidienne. En effet, le cours n’ayant généralement lieu qu’une fois par semaine, si nous attendons à chaque fois que notre professeur règle les soucis, les progrès seront lents, irréguliers et n’amèneront pas à beaucoup de satisfaction. Pour peu que nous soyons malades ou pas très en forme ce jour-là et c’est même la régression qui nous guette !
Le soucis c’est que souvent, nous ne savons tout simplement pas comment travailler !
Comme d’habitude je vous propose quelques idées à tester pendant quelques temps pour voir si vous accrochez. L’approche que je préconise permet d’atteindre avec des séances courtes mais régulières :
· Une maîtrise davantage que des automatismes pouvant contenir de mauvaise habitudes
· Une sensation de réussite et de satisfaction personnelle
· Des progrès plus réguliers
· L’envie de jouer de votre instrument
Voici la liste des conseils, je vais les répartir sur deux articles :
1. Mettre le téléphone en mode ne pas déranger
2. Inclure la séance dans l’emploi du temps
3. Planifier un axe de travail
4. Créer des objectifs
5. Faire un bon échauffement
6. Cadrer sa séance en fonction du temps et des objectifs, faire des pauses
7. S’enregistrer / se filmer régulièrement
8. Prendre des notes
9. Faire un bilan de la séance
1. Mettre le téléphone en mode ne pas déranger
Je n’invente rien, à notre époque de communication, il est trop facile d’être déconcentré par une notification quelconque et le réflexe de prendre le téléphone pour consulter le dernier mail de pub reçu est trop fort pour la plupart d’entre nous. C’est pourquoi je recommande de mettre les téléphones sur silencieux.
2. Inclure sa séance dans l’emploi du temps
Pas besoin d’être précis comme une horloge suisse, mais avoir un repère est fondamental.
Avec une bonne organisation, 20 minutes sont faciles à trouver et utilisées de manière efficaces, ces minutes assureront des progrès assurés, si c’est vraiment ce que vous souhaitez. En lisant des interviews de grands musiciens, on peut lire que certains travaillaient leurs gammes avant d’aller à l ‘école, cela reste un exemple extrême, je n’ai jamais fait ça personnellement !
Si c’est une question de temps, sachez que bien organisée, une séance de 20 minutes sera toujours meilleure et plus satisfaisante qu’une séance de deux heures.
3. Planifier un axe de travail
J’aime comparer le voyage du musicien à un vrai voyage. Quand on part, une question fondamentale à se poser c’est « où ?». Si on part à la plage, on ne mettra pas de combinaison de ski dans la voiture, et si on part pour aller à la boulangerie à pied, il semblera excessif de prendre une gourde de 5 litres d’eau avec soi. La destination va même tout influencer dès le premier pas hors de chez nous : tout droit, à droite ou à gauche ?
Notre axe de travail à l’instrument sera comparable au trajet que je viens de décrire. Que voulez-vous faire avec votre instrument et votre musique ?
Quand vous avez votre destination, il faut vous en donner les moyens : pour aller à la boulangerie, on ne va pas prendre un avion, mais pour voyager en Australie, je ne recommande pas de partir à pied ! Pensez également à vos bagages, besoin d’un sac pour partir un week-end (juste suffisamment de technique et de musicalité pour se faire plaisir ?) ou bien un équipement complet pour aller affronter l’ascension de l’Everest (des connaissances musicales solides et une technique infaillible)
La destination détermine vos étapes, leurs longueurs et le temps du trajet.
4. Créer des objectifs
Maintenant que vous savez où vous allez, ce que vous prenez, et le temps que cela durera, c’est le moment de formaliser vos étapes. Elles seront vos objectifs à long, moyen et court terme.
L’année scolaire est un bon support à utiliser pour cela. Les objectifs longs seront à l’année, les moyens entre chaque vacances, et les courts chaque semaine et chaque séance. L’objectif à l’année sera lui-même inclus dans la logique de votre destination.
Au début il faudra se contenter de peu. Dans l’idée du voyage au début quand on regarde vers l’arrière on voit encore notre maison elle semble s’éloigner très lentement, mais avant de s’en apercevoir, on ne la voit déjà plus.
« Tout voyage commence par le premier pas »
Demandez à votre professeur de vous aider à déterminer des objectifs entre chaque cours. Si vous n’avez pas de professeur, je pense qu’il est important de simuler un cours un jour particulier afin d’instaurer un rituel. Autodidactes, soyez prudents dans vos objectifs, il faut être modeste et voir sur le temps long.
5. Faire un bon échauffement
Comme je l’explique dans l’article concernant l’échauffement, cette partie du travail est primordiale dans mon approche de la pratique. Si vous ne l’avez pas lu, j’y propose une séance d’échauffement standard pour commencer votre exploration avant d’éventuellement ajouter des idées personnelles.
L’échauffement prépare le corps, mais le mental également. Il ne sert à rien de s’échauffer en pensant complètement à autre chose. La concentration doit être présente dès le départ afin de pouvoir infuser la séance qui suivra.
C’est là que je fais la différence entre habitudes réflexes et maîtrise. Ce sujet méritera un autre article. L’idée est de ne pas laisser les automatismes venir, mais maîtriser les mouvements avec conscience afin de mettre en place ce que j’appelle des « automatismes réfléchis ». Nous les aurons sélectionnés car ils permettent une utilisation optimale de notre corps et donc une interprétation qui permettra d’entrer vraiment en communion avec la musique que l’on joue. Gardons toujours en tête que nous ne jouons pas pour nous mettre en valeur ou se surpasser techniquement, mais pour rendre le monde dont nous faisons partie plus beau.
Voilà pour la première partie, la suite dans la deuxième partie de cet article
Bonne pratique et n’oubliez pas de vous amuser !
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